Faut-il renoncer à la formation littéraire dans les classes peuplées d'élèves dont les dispositions envers la littérature ne sont guère favorables? Assurément pas répondent les didacticiens qui ont contribué à ce volume. Il faut au contraire s'obstiner. Mais s'obstiner stratégiquement. En prenant en considération le rapport à la culture scolaire des apprenants rétifs. En jetant des ponts de toutes sortes entre cette culture et celle du milieu dont sont issus les jeunes. Et, surtout, en gardant à l'esprit que si l'enseignement de la littérature vise à rendre les élèves capables d'entrer dans une communauté discursive, il s'agit non d'une communauté scientifique, mais d'une com-munauté scolaire. Et là devraient circuler des discours qui expriment l'appropriation subjective des œuvres, des discours qui avivent les dispositions à tirer profit de ce qu'elles enseignent, des discours qui contribuent à la socialisation par la littérature.
La collection Dyptique, publication des Facultés universitaires de Namur, est destinée à réunir divers travaux linguistiques ou littéraires liés à l'enseignement du français. Elle peut accueillir aussi bien un cycle de conférences que des actes de colloques ou des études rassemblées autour d'un thème. Cette visée synthétique en fera ainsi un complément utile à Enjeux, revue de didactique du français et de formation continuée.