À l'époque moderne, les suppliques sont une source complexe : la forme et le style de leur rédaction paraissent si dominants que la tentation est forte d’en réduire les contenus au témoignage de l’échange entre sujets et autorité et aux tentatives mises en place par les premiers pour légitimer leurs propres demandes dans ce cadre hiérarchique. Lees verder
À l'époque moderne, les suppliques sont une source complexe : la forme et le style de leur rédaction paraissent si dominants que la tentation est forte d’en réduire les contenus au témoignage de l’échange entre sujets et autorité et aux tentatives mises en place par les premiers pour légitimer leurs propres demandes dans ce cadre hiérarchique. Les essais contenus dans ce numéro ont choisi, au
contraire, de porter une attention particulière aux activités dont les suppliques témoignent, et notamment
à l’ambition et à la capacité dont celles-ci font preuve, d’intervenir dans le cadre du gouvernement et des juridictions. Ils montrent, notamment, que la supplique se présente comme une proposition de
mise en ordre de lois qui sont perçues comme obscures et imprécises ; ou alors en tant qu’instruments
pour intervenir dans des procès judiciaires en demandant des changements dans la procédure ; ou encore, la supplique se donne comme tâche de combler les lacunes de connaissances de contextes locaux de la part des autorités centrales.
Les suppliques nous obligent à reconnaitre l’existence d’une « normativité locale » – basée sur la force et la légitimité du « cas » – qui n’était pas nécessairement alternative par rapport à celle exprimée par les institutions centrales, mais devaient coexister avec celle-ci. En même temps, cette normativité locale revendiquait le droit d’être en mesure de juger de l’efficacité de l’action de gouvernement et d’en demander des modifications afin de la rendre plus adaptée aux besoins locaux ; tout cela, au nom d’une compétence juridique revendiquée comme pleinement légitime.
Simona Cerutti est directrice d’études à l’EHESS, Paris
Massimo Vallerani est professeur en histoire médiévale à l’université de Turin
Le contage en bibliothèque ou l'invention d'une tradition (Paris, 1924-…)....9
Nicole Belmont, Jean‑Marie Privat & Marie‑Christine Vinson
Entretien
Entretien avec Viviane Ezratty.....................................................................15
Articles
L'Heure du conte ou de l’écrit à la parole.....................................................25
Marie‑France Amara
À l’écoute....................................................................................................59
Jean‑Marie Privat
Oralités de résistance et oralités joyeuses....................................................105
Marie‑Christine Vinson
Jacqueline Dreyfus, bibliothécaire et conteuse............................................141
Micheline Lebarbier
Les contes de fées, ça c’est beau !!!!.............................................................173
Nicole Belmont
Comptes rendus
Propp Vladimir, 2017, Le Conte russe, traduit du russe, préfacé et annoté par Lise Gruel-Appert, Imago, Paris, 306 pages................................................203
Nicole Belmont
Goyet Florence & Lambert Jean‑Luc (dir.), 2017, "Auralité : changer l’auditoire, changer l'épopée", Recueil Ouvert, mis à jour le : 11/10/2017, http://ouvroir-litt-arts.univ-grenoble-alpes.fr/revues/projet-epopee......................209
Ninon Chavoz
Ouvrages reçus..........................................................................................215