Comment des acteurs socio-économiques locaux se connectent-ils au commerce transnational ? Quelle est la contribution des échanges transnationaux au processus de développement local ? Ce type de dynamique est-il porteur pour l’avenir, en Afrique ? La problématique de cette étude s’articule autour de ces questions. Comme cadre, elle porte sur les pratiques des commerçants de Butembo, une ville marchande au Nord-Est de la République démocratique du Congo. Le « transnational » fait référence aux flux des personnes, des biens et des services qui traversent différents espaces nationaux et évoluent au travers des systèmes étatiques. Les acteurs locaux y évoluent grâce aux contacts situés dans différents pays. Le réseau, structure relationnelle non institutionnelle, connecte ainsi le local au transnational. Nous analysons donc les échanges transnationaux en partant de leur ancrage local. Les pratiques en Afrique rendent visibles des initiatives de prise en charge de l’amélioration de la qualité et du cadre de vie de la communauté à l’échelle locale. Elles sont portées par des associations dont celles des commerçants. Les acteurs de l’accumulation présentent ainsi certaines spécificités dans le contexte africain. L’analyse néo-braudelienne permet de rendre compte de l’articulation au niveau local entre logiques de la civilisation matérielle, de l’économie marchande et de l’accumulation. Ces pratiques soulignent l’ancrage local des processus de développement et suggèrent la nécessité d’y baser des politiques à long terme. Enfin dans le débat sur « l’économie informelle » et « populaire », l’approche en termes d’acteurs plutôt que de secteur, contribue, par la compréhension de leurs pratiques, à montrer l’importance de leur articulation historique au sein d’un espace et son rôle pour une conceptualisation du rapport entre commerce et développement.
INTRODUCTION. COMMENT VONT LES SALARIÉS ?
PARTIE I. QU'EST-CE QU'UNE ENTREPRISE ?
1. Les versions caduques : la rationalité instrumentale comme logique unique de l’entreprise
1.1. La théorie économique libérale : l’entreprise comme instrument
1.2. La théorie marxiste conforte la thèse du travail comme instrument
2. L’entreprise comme institution combinant l’instrumental et le politique
2.1. Deux rationalités font l’entreprise
2.2. La théorie politique de l’entreprise : héritages
2.3. Développement décisif : la transformation contemporaine des services
PARTIE II. PROPOSITION : DU BICAMÉRISME POLITIQUE AU BICAMÉRISME ÉCONOMIQUE
1. L’invention bicamérale et les théories du bicamérisme politique
1.1. Depuis Rome : deux corps constituants
1.2. Modernité : les raisons du pouvoir législatif à deux Chambres
1.3. La condition d’un gouvernement légitime
1.4. La condition d’un gouvernement raisonnable
1.5. La condition d’un gouvernement intelligent
2. Analogie : le gouvernement de l’entreprise responsable devant deux Chambres
2.1. Justification
2.2. Rapport entre les Chambres
2.3. Les conditions de la responsabilité
2.4. L’entreprise capitaliste classique : une institution monocamérale de capital
2.5. Le schéma de gouvernement de l’entreprise bicamérale
PARTIE III. HISTOIRE CRITIQUE : DE LA GESTION DU TRAVAIL AU GOUVERNEMENT DE L’ENTREPRISE
1. Première étape : La sortie du foyer domestique
1.1. À propos de la place des activités économiques
2. XIX-XXe siècles : les mouvements ouvriers et l’invention de la négociation collective
2.1. Le travail, opérateur de la participation à la sphère publique
2.2. La négociation collective sème le trouble, ou les limites du libéralisme
3. XXe siècle : l’ambiguïté des innovations institutionnelles dans l’entreprise capitaliste
3.1. Les options : gérer ou gouverner
3.2. Participer à gérer
3.3. Co-gérer
3.4. Attitudes syndicales
4. Aujourd’hui : avec l’économie de services, le travail participe de la sphère publique il est politique
4.1. Gouverner
CONCLUSION : L’URGENCE DE LA RELANCE DE L’INNOVATION INSTITUTIONNELLE
Annexe. 24 objections au Bicamérisme économique. Éléments de réponse