Peu d'enseignants-chercheurs ont autant contribué au développement de l’ensemble des Sciences Sociales que Joseph Goy. Read More
En toutes circonstances, dans tous les lieux où il a exercé il a été un animateur hors-pair permettant à chacun de jouir d'une totale liberté intellectuelle et veillant à l’établissement de conditions optimales pour le travail collectif. Joseph Goy a d’abord été un éminent chercheur en Histoire rurale, domaine qu’il a développé à partir de son séminaire à L’École des Hautes Études en Sciences
Sociales où il est entré en 1966. Dans ce cadre ont émergé de nombreuses études sur la production, la consommation et la reproduction sociale, souvent fruit de volumineuses enquêtes qu’il avait mises sur pied. Joseph Goy a beaucoup travaillé au plan international, avec des chercheurs belges, canadiens, hongrois, irlandais, mexicains, polonais etc. Son inventivité et son efficacité l’ont conduit à être fort actif au sein de l’Association française des historiens économistes et à jouer un rôle déterminant à l’Association Internationale d’Histoire Économique dont il a été longtemps le Secrétaire Général.
L’historien Joseph Goy ne s’en est pas tenu à sa discipline d’élection. Son talent d’organisateur et de négociateur l’a amené à de multiples responsabilités. A la sixième section de l’École Pratique des Hautes Études il a assumé le secrétariat de la Présidence auprès de Jacques Le Goff au moment où l’établissement obtenait une pleine autonomie et devenait l’École des Hautes Études en Sciences Sociales (1975). Puis il a dirigé le gros laboratoire mixte CNRS-EHESS qu’est le Centre de recherches historiques. Enfi n entre 1981 et 2000 il a exercé à plusieurs reprises des fonctions importantes au coeur du Ministère de l’Éducation Nationale, comme chef de la Mission Scientifi que de la Direction générale des Enseignements Supérieurs (1982-1986) puis comme conseiller auprès des ministres Lionel Jospin (1988-1992) et Claude Allègre (1998-2000). Entre temps il a été Délégué Général à la Cité universitaire Internationale de Paris, administrant cette petite « république » de 5 000 étudiants (1992-1998). Joseph Goy a également été un grand éditeur, en direction d’un large public, à la tête de la série Science de l’histoire puis Champs-histoire chez Flammarion de 1967 à 1981.
C’est en cherchant à éclairer les diverses facettes de l’oeuvre de l’homme-protée que fut Joseph Goy qu’ont été présentées les dix-huit interventions ici réunies au cours d’un hommage réalisé à l’EHESS, la maison que Joseph Goy a passionnément servie.
Patrick Fridenson et Bernard Vincent
Introduction. Joseph Goy : historien du monde rural au service de la cité
Ouvertures
Christophe Prochasson
Ouverture
Maurice Aymard
Joseph Goy. Souvenirs
Au coeur des études rurales
Gérard Béaur
Dans le sillage de Joseph Goy à l'EHESS. De la recherche au séminaire et vice-versa
Rolande Dulon-Bonnain
Des Alpes aux Baronnies
Jean-Paul Desaive
Joseph Goy : un compagnonnage (1966-2014)
Anne-Lise Head-König
Joseph Goy, De la production agricole décimale à la transmission des patrimoines et la migration des ruraux : un parcours multiforme
Au coeur des relations internationales
Thomas Wien
Joseph Goy et le projet d'histoire comparative transatlantique
Hermann Van de Wee
Passeur de frontières : trois engagements internationaux d'un historien économiste
Alexandro Tortolero
Le Professeur Joseph Goy et le Mexique
Roberto Giacone
Joseph Goy délégué général de la Cité internationale universitaire de Paris (1992-1998) : un souvenir
Au coeur des sciences sociales
Maurice Garden
Le duo des sciences humaines et sociales
Jacques Revel
Joseph Goy : le choix du collectif
Au coeur du Service Public
Bernard Decomps
Le soutien à la recherche universitaire
Danièle Blondel
Joseph Goy : l’arrondisseur des angles
Jean-Richard Cytermann
Un historien à l’aise dans le marigot politicoadministratif
Nicole Gauthier
Le conseiller et les journalistes
Témoignage de Mona Ozouf
Mona Ozouf
La vigilance du veilleur, la fidélité de l’ami. C’était Jo
Bibliographie
Les auteurs