La circulation de la parole dans les communautés religieuses (XIe-XVIIIe siècles)

Jacques Berlioz, en ouverture, articule réflexion théorique sur la communication verbale et entretien avec un moine trappiste. Patrick Henriet propose une approche du magistère monastique exercé par Pierre Damien, mort en 1072, à travers ses lettres envoyées depuis sa communauté de Fonte Avellana, dans l'intention de réformer la société chrétienne. Victoria Smirnova montre comment l’intense circulation des anecdotes exemplaires a été encadrée dans les monastères cisterciens dont la vocation est fondée sur l’austérité et le silence. Marie Anne Polo de Beaulieu, quant à elle, analyse la circulation de la parole dans les couvents dominicains où vocation pastorale dans le monde et vie contemplative derrière la clôture se voyaient conjuguées. Enfin, Antoine Roullet poursuit l’enquête chez les carmélites déchaussées de la péninsule ibérique à l’époque moderne à partir d’un corpus hagiographique. Autant d’études où l’on voit se préciser (et se nuancer) les relations complexes entre parole et silence et s’instaurer une hiérarchie entre divers types de paroles dans les abbayes, monastères et couvents.