C'est dans une région à palmistes, à cheval sur deux territoires (Kikwit et Kandale) et à la limite de deux districts, le Kwango et le Kasaï, qu'a éclaté la révolte des Pende. Elle sévira de fin mai à la mi-septembre 1931, à la faveur de la crise économique.
Plusieurs facteurs expliquent cette révolte: l'administration particulièrement brutale du territoire de Kandale durant les dernières années; les prestations accrues exigées de la population par les compagnies H.C.B. et C.K. avec l'appui de l'Administration; les rivalités de clans dans deux chefferies voisines et l'hostilité de chefs coutumiers influents évincés par l'Administration; l'émergence d'une secte magico-religieuse qui fournit des cadres à la révolte et derrière laquelle se cachent les chefs coutumiers. Les facteurs influant sur la prise des mesures de répression sont: primo, la zone révoltée dépendait d'autorités différentes, secundo, l'état médiocre des moyens de liaison et de communication ralentissait exagérément la transmission des renseignements et des ordres, empêchant ainsi la coordination des actions de l'autorité aux différents échelons, de même que le mouvement des troupes.
La répression doit son caractère particulier à une succession de circonstances. Tout d'abord, le meurtre de l'agent territorial Balot suivi du découpage de son corps dont les morceaux furent distribués comme trophées à différents chefs. Mais le meurtre, commis le 8 juin, ne sera connu des autorités que le 19 juin et le dépeçage que le 3 juillet. La sévérité de la répression s'accentuera au fur et à mesure que ces renseignements parviendront. Il y eut ensuite le combat de Kilamba (3 juillet) où une forte colonne de la Force publique faillit succomber sous l'attaque de milliers de Pende. Enfin, le refus de l'autorité provinciale d'accepter une soumission sans remise préalable des dépouilles de Balot prolongera la répression et la misère des populations, obligeant les autorités sur le terrain à utiliser de manière illégale la chicote pour faire avouer les coupables.
Avant-propos
Abréviations
Résumé
1. Les causes
1.1. L'administration du Territoire de Kandale
1.2. Rivalités de clans dans les deux chefferies voisines de Gombambulu et de Yongo
1.3. Le mouvement "Satana"
2. Les forces de l'ordre
2.1. La réforme de 1930
2.2. Les possibilités d'intervention
2.3. Les transmissions
2.4. Les prescriptions légales et réglementaires
3. Les événements précédant immédiatement la révolte
3.1. Développement de la secte Satana
3.2. Les incidents de Kilamba (territoire de Kandale) (13-16 mai 1931)
4. Premières manifestations de révolte et premières réactions des autorités locales
4.1. Dans le territoire de Kikwit - Fusillade de Kisenzele (29 mai 1931)
4.2. Dans le territoire de Kandale - Incident de Kasandji (27 mai 1931)
5. Meurtre de l'agent territorial Balot - 8 juin 1931
5.1. Les faits
5.2. La révélation des faits et la transmission de l'information
6. Réactions des autorités supérieures aux échelons district et province
6.1. Au district du Kwango - Passage au régime de l'occupation (3 juin 1931)
6.2. A la province du Congo-Kasaï - Passage à l'opération de police (6 juin 1931)
7. Les interventions militaires à l'initiative des autorités locales - 8 au 27 juin 1931
7.1. Dans le secteur nord
7.2. Dans le secteur sud
8. L'opération militaire décidée par le gouverneur de province
8.1. Les décisions et les ordres (19 et 20 juin 1931)
8.2. Les opérations sous commandement de Vissers (27 juin au 4 juillet 1931)
8.3. La prise du commandement par le major Lebrun (5 juillet 1931)
9. Les opérations à partir de Pukusu - 6 au 28 juillet 1931
9.1. Opération contre Kashita - Mulua - Kalunga (8-11 juillet)
9.2. Opération vers le plateau de Bangi (14-18 juillet) et vers Kilamba (19-21 juillet)
9.3. Opération vers Indele (22-27 juillet) 9.4. Opération vers Pay Kongila (27 juillet - 5 août)
10. Situation générale fin juillet 1931
10.1. Territoire de Kikwit
10.2. Territoire de Kandale
11. L'intervention de Léopoldville
11.1. L'envoi du commissaire général Wauters (22 juin - 27 juillet)
11.2. Les décisions prises à Léopoldville
11.3. Les réactions du major Lebrun
12. Les opérations à partir de Kakobolo - 1er août au 8 septembre 1931
12.1. Déplacement vers le sud et transfert de la base à Kakobolo (29-31 juillet)
12.2. Colonne de liaison vers Kandale (De Rijck) (1-17 août)
12.3. Reconnaissances diverses autour de Kakobolo du 1er au 13 août
12.4. Opérations dans le sud de la chefferie Yongo et la partie attenante de la chefferie Tshiboba
12.5. Autres opérations
12.6. Opération militaire dans les territoires du Haut-Kwilu et du Moyen-Kwenge
13. Situation générale le 4 septembre 1931
13.1. Résultats obtenus à la suite des opérations
13.2. Le refus d'accepter les soumissions offertes
14. La fin de la révolte
14.1. L'interrogatoire et les aveux de Shakindungu le 5 septembre 1931
14.2. Récupération des autres parties du corps de Balot
14.3. L'arrestation des derniers meneurs recherchés
14.4. Les dernières opérations
14.5. La fin des opérations militaires et leur remplacement par l'occupation
14.6. Pertes subies par la population indigène du fait des opérations militaires
15. La répression judiciaire
15.1. Les arrestations et les emprisonnements
15.2. Les condamnations en conseil de guerre
15.3. Relégations et révocations
15.4. Cruautés commises sur les prisonniers
16. L'enquête du juge Jungers
16.1. L'enquête sur place
16.2. Le rapport du juge Jungers
16.3. La commission administrative chargée d'examiner le rapport Jungers
17. Mesures, poursuites judiciaires et sanctions
17.1. Mesures
17.2. Poursuites judiciaires
17.3. Sanctions disciplinaires
18.Réorganisation de la Force publique
19.Conclusions
Bibliographie
Cartes
Annexes