Si nous n'avions l’Iliade et l’Odyssée Homère ne serait plus qu’un nom parmi d’autres. Mais l’oeuvre est là, depuis plus de deux millénaires-et-demi, par vents et traverses, copies, éditions et traductions, pratiquement ininterrompues. Lire la suite
Dès lors, comme elles éduquèrent l'Antiquité classique jusqu’à son déclin, traversant le Moyen-Age comme un tison sous la cendre pour rejaillir à la Renaissance, les deux épopées — colère d’Achille sur fond de guerre et retour d’Ulysse, vengeur, ponctué d’aventures et de naufrages — continuent à nous parler. Elles ont même inspiré, de manière matricielle, bien des oeuvres de notre temps : les littératures de guerre, de Tolstoï à Barbusse et à Mailer et les aventures au long cours, extérieures
ou intérieures, de Monte-Cristo à Joyce, parmi d’autres.
Qu’il soit franc ou quelque peu voilé, le sourire de l’époque archaïque fait place, un siècle plus tard, à la gravité bien tempérée qui caractérise l’époque classique. Il arrive que cette sérénité fasse place parfois au sourire mondain des personnages platoniciens voire à l’une ou l’autre grâce alexandrine en attendant les rudes leçons d’Aristote, d’Épicure ou d’Épictète. Le doute et le repli s’instaurent alors, des sarcasmes de Lucien à la mystique-refuge de Plotin, en attendant l’effondrement annoncé par le nihilisme d’un Palladas.
Membre de la Classe des Arts de l’Académie royale de Belgique, Pierre Somville a enseigné l’Esthétique et la Philosophie de l’art à l’Université de Liège de 1987 à 2007. Il est Secrétaire Général de l’Institut Royal d’Histoire de l’art et archéologie de Bruxelles (situé au Parc du Cinquantenaire, MRAH) depuis 2009. Auteur de nombreux ouvrages, dont des études sur Dürer, Memling et le Caravage (Derouaux, Liège).
Chapitre I — Homère : un retour aux sources
1. L 'homme et l'oeuvre
2. L'Iliade (du nom grec de Troie « I lion »)
3. L'Odyssée
4. L 'héritage
Chapitre II — Du sourire archaïque au sarcasme
et à l'angoisse
Envoi