Frontières, seuils, limites : Histoire sociale des catégorisations

Avant tout une approche collective : celle d'un groupe de travail qui place l'objectif de l’histoire sociale au-dessus de ces différences de « spécialités » et de périodisations historiennes. Soucieux de marier une documentation au plus proche des individus, et l’attention portée aux structures que ceux-ci actualisent, les membres du groupe RHiSoP du CRH pratiquent une histoire située du travail social qui tait ou dit, affirme ou conteste les hiérarchies, les catégories, les limites – les structures que les historiens s’efforcent d’apercevoir au coeur de ce jeu des acteurs, sans se limiter pour autant à ce que ces derniers en disent. Une des modalités sociales de ces conflits de classement est leur traduction dans l’espace (celui des frontières, mais également celui plus infime de la préséance, de la convoitise ou de l’inspection) et c’est pourquoi ce dossier apparie l’étude des frontières et des limites, donc celle des seuils, des gradients, des valorisations par lesquels la distinction spatiale est toujours aussi une construction sociale.
Par conséquent, rien n’est figé et le groupe RHiSoP s’attache à pister l’évolution historique, ces moments où le travail social sur le social ménage, de manière généralement conflictuelle, la possibilité d’un réagencement des structures.