Le roman. La voix humaine.
D'habitude on ne parle pas de ce réseau téléphonique à la réputation glauque, marquée d'infamie par la couleur dont on l'affuble. Pourtant au-delà des propos échangés, dans une liberté débridée, sans limites, inouïe, on y surprend des personnages qui nous paraissent proches. Plus peut-être que dans la vie ordinaire. Virtuels ? En tout cas, si réels.
Les personnages. Juliette et tous ceux qui l'appellent.
Dans le creux de l'oreille, la voix d'une femme très maigre, très petite, qui ne sort presque jamais de son studio de guingois. Et celle des hommes qui lui téléphonent dans le désir, stupéfiants en leur demandes, sordides, ou magnifiques, pitoyables, perdus, ou incroyablement conformes. Eux et elle se révèlent. Et nous révèlent.