La crise que traverse l'Église catholique remonte à plusieurs décennies, mais celle qu’a connue l’Église de Belgique en 2010 est sans précédent. Alors que le nouvel archevêque succédant au cardinal Godfried Danneels prend ses fonctions à la tête de l’archidiocèse, il suscite des réactions plus négatives que positives, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de l’Église. Les craintes que suscitait la personnalité d’André Léonard furent bientôt justifiées par des déclarations du nouvel archevêque. Mais avant même d’avoir eu le temps d’imprimer son style, le prélat dut faire face au plus grand scandale ayant jamais atteint l’Église de Belgique : l’évêque de Bruges, Roger Vangheluwe, était contraint à la démission par la menace de la révélation imminente d’actes de pédophilie dont il s’était rendu autrefois coupable.
Il a paru utile de faire le point dans le Courrier hebdomadaire sur une institution qui a profondément marqué l’histoire du pays. Après avoir rappelé les circonstances de la nomination du nouvel archevêque, la première partie relate les épisodes du scandale des abus sexuels au sein du clergé, jusqu’aux conclusions de la commission parlementaire spéciale mise sur pied à cette occasion. La deuxième partie est consacrée aux structures de l’Église de Belgique. L’organisation des diocèses et le rôle des évêques sont analysés, de même que les services diocésains et les organes consultatifs qui les secondent dans leur tâche. La description des structures interdiocésaines de coordination révèle un degré d’institutionnalisation peu connu du grand public et des fidèles eux-mêmes. La vie des paroisses et les modalités de leur regroupement en unités pastorales sont ensuite évoquées. Les deux dernières parties complètent cette description en rappelant le mode de financement public de l’Église catholique et en donnant les chiffres les plus récents sur la pratique religieuse. Un tableau des mouvements internes auxquels participent des fidèles est l’occasion d’esquisser un repérage de tendances très hétérogènes, qui alimente l’idée d’un clivage profond développée dans la conclusion.