Depuis l'effondrement du régime de Saddam Hussein en 2003, le Conseil de coopération du Golfe (CCG) est devenu le principal challenger de l'Iran sur la scène régionale. Read More
Depuis l'effondrement du régime de Saddam Hussein en 2003, le Conseil
de coopération du Golfe (CCG) est devenu le principal challenger de l'Iran
sur la scène régionale. Porté par la montée en puissance militaire de l’Arabie
saoudite, le CCG a développé une architecture de défense qui vise à garantir
la stabilité des États membres ainsi qu’à contrer les éventuelles velléités de
l’Iran d’étendre son influence dans la région.
L’affirmation du CCG sur la scène régionale a culminé en 2011 lorsque, à
la tête de la Peninsula Shield Force (le bras armé de l’organisation), l’Arabie
saoudite et les EAU ont conduit une intervention militaire et policière au
Bahreïn. Avec pour double objectif d’appuyer le régime allié dans ses
opérations de répression contre les manifestants à majorité chiite, et de
dissuader Téhéran d’en soutenir les éléments les plus subversifs.
Pourtant, depuis 2011, l’action du CCG dans la sécurité régionale est restée
marginale, tant à cause du déséquilibre du rapport de forces interne que des
rivalités entre membres. À mesure que la compétition entre l’Iran et l’Arabie
saoudite a pris de l’ampleur dans le contexte de l’éclatement des révolutions
arabes, Oman a freiné les initiatives trop agressives du CCG envers Téhéran
dans l’espoir de maintenir une bonne entente avec son voisin perse. Pour
preuve, la guerre menée contre les Houthistes au Yémen, qui implique cinq
des six membres du CCG, se déroule dans le cadre d’une coalition ad hoc à
laquelle Oman ne participe pas.
L’avenir du CCG en tant qu’acteur de la sécurité régionale dépend notamment
de la réussite des réformes institutionnelles initiées en 2013, qui prévoient
en particulier la création d’un commandement militaire unifié. Cette force
représenterait un instrument militaire bien plus crédible que la Peninsula
Shield Force dans le cadre du face-à-face avec l’Iran et ses alliés, mais reste
tributaire des divergences d’intérêts nationaux entre les membres du CCG.
Introduction
I. Une alliance sécuritaire qui ne dit pas son NOM
A. Qu'est-ce que le CCG ?
B. Pourquoi a-t-il été créé ?
C. Pourquoi le projet de défense commune n'apparaît-il pas dans la Charte ?
D. La création du CCG peut-elle s'expliquer à travers le prisme de l'opposition entre chiisme et sunnisme ?
II. Les fondements du dispositif de défense du CCG
A. Le pacte de défense commune : un embryon de sécurité collective
B. La contribution étrangère à la sécurité du Golfe : un doublon nécessaire
C. La lente mise en place de l'accord de sécurité intérieure
III. la tentation hégémoni que de l 'Arabie saoudite
A. L'Union avortée des pays du Golfe : la résistance omanaise
B. L'offensive du bloc saoudien face aux Frères musulmans
IV. le CCG face au x révolutions arabes
A. Typologie des interventions militaires
B. Le cas particulier de l'intervention au Yémen
C. Les développements institutionnel récents : commandement unifié, quelle valeur ajoutée ?
Conclusion