Publier les actes d'un évêque médiéval est un énorme défi et un travail de longue haleine : il oblige de retrouver les actes issus de sa chancellerie dans les archives de toutes les institutions avec lesquelles il était en relation, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du diocèse. Lees verder
Publier les actes d'un évêque médiéval est un énorme défi et un travail de longue haleine : il oblige de retrouver les actes issus de sa chancellerie dans les archives de toutes les institutions avec lesquelles il était en relation, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du diocèse. Entrevue dès 1864 et relancée plus près de nous en 1959 par la Commission royale d’Histoire, elle n’a pas abouti. En 2010, deux chercheurs proches de l’âge de la retraite, intéressés depuis toujours au passé prestigieux de la cathédrale de Tournai et de ses évêques, ont uni leurs forces pour mettre un terme à ce vaste projet.
Le présent volume couvre les quatre épiscopat du 12e siècle qui ont suivi l’autonomie du diocèse de Tournai par rapport à celui de Noyon, soit depuis l’élection d’Anselme de Laon en 1146 jusqu’au décès d’Éverard d’Avesnes en 1190. Un second volume, en préparation, éditera les actes des évêques du double siège de Noyon-Tournai depuis le 7e siècle jusqu’à la fin de l’épiscopat de Simon de Vermandois. Son ampleur (il comprendra près de 345 actes) en a reporté l’édition en 2015.
On le sait, l’évêque médiéval exerçait une autorité significative dans les domaines religieux, intellectuel, politique et juridique. Il n’est pas seulement un modèle de piété mais également une force intellectuelle et politique en mesure de dialoguer avec les plus hautes instances temporelles et ecclésiastiques. Son but est de rétablir la paix et l’harmonie grâce à sa sollicitude. L’episcopalis officii sollicitudo comme bon exercice de la fonction épiscopale transparaît dans quantité d’actes des évêques de Tournai. C’est à bon droit que ce titre a été donné à ces deux volumes d’édition.