Dans les vieilles villes, la dénomination des noms de rue s'est faite sur une longue période. Les rues ont été nommées en fonction des usages, de faits, de gestes qui furent importants et signifiants pour les populations locales. Dans les villes récentes, comme Louvain-la-Neuve, la toponymie exprime non seulement la volonté de promouvoir certaines valeurs actuelles mais aussi la vision reconstituée d’un vieux patrimoine, trop souvent oublié. La toponymie apparaît donc comme un lieu privilégié de mémoire collective, dont le fonctionnement et le contenu sont malheureusement rarement explicités aux usagers. Or, à travers l’acte de nommer des lieux familiers, la communauté produit un imaginaire collectif. C’est ainsi que la toponymie de Louvain-la-Neuve rend compte des identités régionales : du folklore, des traditions populaires, de la géographie des lieux, de la langue ancienne, de l’histoire locale, etc., mais aussi de la culture européenne, voire universelle : des artistes, des guerres, des idéaux partagés, etc. qui constituent un héritage commun propre aux divers peuples européens. Par sa toponymie, la ville de Louvain-la-Neuve remplit ainsi une fonction de passeur de mémoire. Elle rend un hommage discret à la terre et aux hommes de Wallonie et, par là, peut contribuer à l’indispensable prise de conscience de la richesse de son patrimoine.
Il nous est impossible dans cette brochure d’inventorier tous les noms de rue de Louvain-la-Neuve à travers lesquels s’exprime cet imaginaire collectif (Pour un inventaire exhaustif des noms de rue de Louvain-la-Neuve et pour les références bibliographiques, nous renvoyons les lecteurs à l’ouvrage Mémoires de Wallonie. Les rues de Louvain-la-Neuve racontent… sous la dir. de L. Courtois, avec la collaboration de I. Lejeune, S. Lemaître, J.-M. Pierret et J. Pirotte (Publicaqtions de la Fondation wallonne Pierre-Marie et Jean-François Humblet. Série Études et documents, t. VI), Louvain-la-Neuve, 2011, ± 560 p.-600 illustrations couleurs.). Nous nous concentrerons sur des toponymes qui expriment plus spécifiquement le patrimoine et les réalités wallonnes. Nous espérons aussi par là initier indirectement les lecteurs au fonctionnement de la toponymie.
Les noms de rue de Louvain-la-Neuve ont une histoire à nous raconter. Le site a été conçu comme une véritable ville et non un simple campus universitaire. Toutes villes a ses noms de rues et l’on ne choisit pas ces derniers par hasard. À Louvain-la-Neuve, le choix a été fait d’inscrire, entre autres, le patrimoine wallon dans les noms de rue de la cité universitaire. La ville nouvelle est ainsi un lieu de mémoire de Wallonie. Par les noms de ses rue, la ville rend hommage à la terre et aux hommes de Wallonie. Par son existence même, Louvain-la-Neuve démontre la capacité d’une région de faire face aux défis de l’avenir après les évènements du Walen buiten.
0. Avant-propos
Du somnambulisme en politique
1. Introduction
Comprendre le totalitarisme
1.1. Quoi ? Qu'est-ce que le totalitarisme ?
1.2. Comment le totalitarisme opère-t-il ?
1.3. Pourquoi ? Quelles sont les causes et les conséquences du totalitarisme ?
2. Recherches de la base et du sommet
2.1. Contexte général commun : le capitalisme crisique
2.1.1. Économique : surproduction, spéculation et krachs
2.1.2. Politique : anarchisme, communisme et fascisme
2.1.3. Culturel : morale, politique et économie
2.1.3.1. Machiavel
2.1.3.2. La Boétie
2.1.3.3. Hobbes
2.1.3.4. Mandeville
2.1.3.5. Sade
2.1.3.6. Tocqueville
2.1.3.7. Bentham
2.1.3.8. Malthus
2.1.3.9. Marx et Engels
2.1.3.10. Wells
2.2. Convergences idéelles : de l’impérialisme au totalitarisme
2.2.1. Technique universelle
2.2.2. Technologie intrusive
2.2.3. Idéologie apocalyptique
2.3. Divergences historiques
2.3.1. Divergences biographiques
2.3.1.1. L’élégance théorique
2.3.1.2. La déchéance pratique
2.3.2. Principe de pouvoir
2.3.2.1. Bienveillance du pouvoir
2.3.2.2. Malveillance du pouvoir
2.3.3. Le rapport à la techno-science
2.3.3.1. Technophilie
2.3.3.2. Technophobie
3. Le meilleur des mondes d’A. Huxley : la civilisation du World State
3.1. Quoi ? Le meilleur des mondes possibles
3.1.1. Devise : « Identity, Community, Stability »
3.1.1.1. Identity is conformity
3.1.1.2. Community is fusion
3.1.1.3. Stability is engineered
3.1.2. Paradis consumériste : égalité, paix et abondance
3.1.3. Racine :
capitalisme US-américain triomphant
3.2. Comment ? Prédestiner et récompenser
3.2.1. Entente des cinq castes
3.2.2. Eugénisme total
3.2.3. Passé effacé, histoire hors la loi
3.2.4. Langage utilitaire
3.2.5. Conditionnement néo-pavlovien et hypnopédique
3.2.6. Persuasion, exil sur île
3.2.7. Sexe : liberté, orgie
3.2.8. Aimer sa servitude
3.2.9. Soma et succédanés
3.2.10. Culture de la honte
3.3. Pourquoi ?
Il n’y a pas d’autre alternative
3.3.1. Pouvoir bienveillant
3.3.2. Pouvoir scientifique
3.3.3. Pouvoir raisonnable
4. Le pire des mondes de G. Orwell : l’Ingsoc d’Océania
4.1. Quoi ? Le pire des mondes possibles
4.1.1. Devise : « Freedom, War, Ignorance »
4.1.1.1. Freedom is slavery
4.1.1.2. War is peace
4.1.1.3. Ignorance is strength
4.1.2. Enfer productiviste : hiérarchie, guerre et pénurie
4.1.3. Racine : économie stalinienne
4.2. Comment ? Surveiller et punir
4.2.1. Guerre des trois classes
4.2.2. Eugénisme rudimentaire et omnisurveillance
4.2.2.1. Eugénisme
4.2.2.2. Omnisurveillance
4.2.2.3. Télécran et police de la pensée
4.2.3. Passé constamment réécrit
4.2.4. Novlangue et hypnose
4.2.5. Éducation : « crimestop », « blackwhite »
et « doublethink »
4.2.5.1. Crimestop
4.2.5.2. Blackwhite
4.2.5.3. Doublethink
4.2.6. Coercition mentale,
torture électrique, et vaporisation
4.2.7. Sexe : castration, impuissance
4.2.8. Haïr sa servitude
4.2.9. Victory gin
4.2.10. Culture de la culpabilité
4.3. Pourquoi ?
Exercer le sacerdoce du pouvoir
4.3.1. Pouvoir sadique
4.3.2. Pouvoir pour le pouvoir
4.3.3. Pouvoir paranoïaque
5. Conclusion
Relativité et complémentarité utopiques
5.1. La nécessité d’Orwell
5.1.1. La définition sadienne du pouvoir
5.1.2. Keynésianisme militaire et guerre des classes
5.1.2.1. Capitalisme et croissance
5.1.2.2. Capitalisme et guerre
5.1.2.3. Conclure avec Orwell
5.1.3. La nature du totalitarisme
5.2. La contingence historique de Huxley
5.2.1. L’exercice du pouvoir : la servitude involontaire
5.2.2. La guerre post-moderne
5.2.3. Le développement du totalitarisme génétique
5.3. La possibilité d’une île
5.3.1. Orwell et Huxley en synergie
5.3.2. Utopie et anarchie
5.3.3. Manifeste humaniste
Bibliographie
Table des matières