A quoi songeons-nous quand nous parlons d'installation ? A une mise en scène d’objets choisis ou trouvés ? A un assemblage dépassant la stricte limite de l'objet ? A une exposition conçue comme une œuvre en... Lire la suite
A quoi songeons-nous quand nous parlons d'installation? A une mise en scène d’objets choisis ou trouvés? A un assemblage dépassant la stricte limite de l'objet? A une exposition conçue comme une œuvre en soi? A une œuvre in situ? A une sculpture monumentale usant des nouvelles technologies? Ou bien à tout cela à la fois, qu’un seul mot contiendrait? Accomplie avec la modernité et vulgarisée dès les années 60, l’installation ne répond pas à une définition unique. Faisant appel à plusieurs médiums (peinture, photographie, objets trouvés, vidéo, son, nouveaux médias) et admettant toutes sortes de variantes – de l’archaïsme affiché aux virtuosités technologiques –, l’installation est par nature interdisciplinaire et polysémique. Qui voudrait l’enfermer dans une définition serait d’emblée confronté à un écueil de taille: celui de privilégier un point de vue alors même que l’objet défini se signale par le refus de s’accréditer une vocation unitaire. C’est avec la volonté de comprendre ce que représente l’installation dans le champ de l’art et de déterminer ce qui fait sa spécificité que nous avons organisé, le 12 décembre 2009 aux Facultés universitaire de Namur, une journée de colloque intitulée « Art actuel et Installation ». Les enjeux réflexifs et analytiques du colloque ont donc été nombreux, car sur les questions d’ordre épistémologique (d’où vient l’installation? quelle en est l’origine?) se sont greffées des réflexions liées à une expérience très concrète de l’exposition et la conservation de ces œuvres répondant bien souvent à de nouveaux critères de pérennité et d’authenticité. Les actes que nous présentons ne prétendent évidemment pas faire l’inventaire, ni l’analyse de toutes les acceptations du mot « installation ». L’objectif est de dresser, à travers de multiples points de vue, un bilan à la fois critique et historique de cette pratique incontournable des arts plastiques et de proposer un sommaire articulant l’approche historique et muséologique aux outils d’analyse empruntés à la sociologie de l’art et à l’histoire des œuvres et des artistes.