Le Lévitique est-il le cœur de la Torah ou une monstrueuse erreur littéraire au milieu d'un récit heureusement plus palpitant ? De manière habituelle, la plupart des chrétiens ont déjà répondu à cette question avant même de se l'être posée en méconnaissant tout simplement le troisième livre du Pentateuque. Jésus, d'ailleurs, ne les a-t-il pas définitivement " libérés " de ces préceptes archaïques et pointilleux ? Et qu'est-ce que l'homme " moderne " peut encore retenir de ces histoires de pureté et d'impureté, de sexe et de sang, de sacrifice animal et de sanctuaire ? Les sciences humaines nous ont pourtant appris à nous méfier de certaines surdités. Seule une lecture/écoute attentive du Lévitique, sensible à son unité formelle et conceptuelle, respectueuse de sa logique et de sa cohérence propres, peut nous révéler les richesses théologiques et anthropologiques d'une loi qui est ordonnée à la vie (Lv 18,5).