Depuis des siècles, les sauniers de la savane orientale africaine mettent à profit la saison sèche pour récolter du sel, précieux condiment qui, contenu à l'origine dans l'eau de sources salines, se cristallise avec la sécheresse sur la terre ou sur les végétaux. Cette industrie reste vivace parmi plusieurs communautés congolaises et zambiennes, au sein desquelles l'auteur et ses collaborateurs ont réalisé des enquêtes ethnographiques. Ces enquêtes sont complétées par des sources écrites, qui permettent de reconstituer le développement de l'activité sur presque deux siècles.
Après la présentation des techniques du saunage, l'activité sera recontextualisée dans son tissu social. Le travail du sel apparaîtra ainsi comme un élément important de structuration des «chaînes de sociétés» de l'époque précoloniale et des premières décennies de la colonisation.
Rare, localisé et nécessaire à la survie biologique de l'homme, le sel s'est parfois transformé en une monnaie destinée à des usages tant commerciaux que sociaux.
1. Introduction
1.1. Genèse de la présente étude
1.2. Objet de l'étude
1.3. Les sources
1.4. Brève présentation des populations parmi lesquelles eurent lieu les enquêtes
1.5. Note linguistique
2. Production et consommation
2.1. La chaîne opératoire
2.2. Evaluation de la production
2.3. L'usage pratique du sel
3. Le tissu social
3.1. L'organisation du campement
3.2. L'économie du sel
3.3. La maîtrise politique du sel
4. Le fondement religieux
4.1. Récits de découverte et rituels d'ouverture
4.2. Les prescriptions rituelles
4.3. La fin de la saison
5. Conclusion