Depuis plus de quinze ans, la participation directe des travailleurs constitue une des préoccupations centrales des modèles de gestion dans l'entreprise. Pour diverses raisons, les personnes sont invitées en permanence à jouer un rôle actif dans leur travail quotidien, à assumer des responsabilités et à résoudre des problèmes qui permettent d’assurer le succès de la production. L’importance de la participation directe des personnes dans le travail n’exprime pas uniquement les exigences apparues suite aux transformations technologiques et organisationnelles lors de ces dernières décennies, mais reflète en outre différentes conceptions idéologiques vis-à-vis du travail humain. Ces dernières peuvent aller d’une inspiration démocratique centrée sur la reconnaissance des acteurs productifs, jusqu’à une inspiration exclusivement mobilisatrice centrée sur l’implication de l’individu dans l’entreprise en tant que source de succès organisationnel.
De même, pour comprendre le phénomène de la participation directe dans l’entreprise contemporaine, il est nécessaire que celle-ci soit confrontée aux transformations de la relation salariale liées aux mouvements de flexibilisation de l’emploi. En effet, au-delà de l’identification avec les valeurs de l’entreprise, de l’appropriation des exigences productives, les travailleurs sont également invités à être responsables du développement de leurs compétences et de leur propre carrière professionnelle dans un univers productif caractérisé par la fragmentation sociale et la précarité de l’emploi.
Cette publication présente une synthèse de l’étude monographique réalisée à CODELCO, la principale entreprise publique chilienne, également premier producteur mondial de cuivre. Durant la dernière décennie, celle-ci a encadré l’ensemble de son processus de modernisation dans une Alliance Stratégique entre l’Administration et les Syndicats. L’analyse des différentes dimensions –technologiques, d’emploi et de gestion- du processus de modernisation d’un domaine productif de l’entreprise a permis de caractériser la forme qu’acquiert la participation directe dans l’organisation du travail. Ceci a conduit à l’identification des principales significations attribuées par les acteurs de terrain à leur propre expérience professionnelle ainsi qu’aux logiques effectives d’action des sujets dans l’entreprise.
Par ce travail, Alvaro SOTO ROY a obtenu le grade académique de Docteur en Sciences Sociales (orientation Sciences du Travail) à l’Université catholique de Louvain. L’auteur est licencié en psychologie à l’Université catholique du Chili et possède un Diplôme d’études complémentaires en Sciences du Travail. Il a aussi exercé l’activité de consultant organisationnel dans différentes entreprises publiques chiliennes.
Introduction
1. Cadre conceptuel
1.1 L'évolution de la notion de participation directe 7
1.2 La participation directe dans l’entreprise flexible 12
1.3 Les acteurs sociaux dans l’entreprise contemporaine 16
1.4 La participation directe dans les entreprises chiliennes 24
2. Présentation de la recherche 29
2.1 Le terrain de recherche 29
2.2 L’option de la monographie 31
2.3 Les orientations méthodologiques de la recherche 32
2.4 Les principaux résultats de la monographie 35
3. La participation directe et les acteurs de la modernisation
3.1 Les transformations de la modernisation 41
3.1.1 Les axes de transformation organisationnelle 41
3.1.2 Les transformations du travail de maintenance 45
3.1.3 La gestion sociale des transformations 51
3.2 Les acteurs de la modernisation 55
3.2.1 L’acteur menacé 56
3.2.2 L’acteur frustré 57
3.2.3 L’acteur impliqué 59
3.2.4 Les superviseurs 61
3.3 Les participations de la modernisation 62
3.3.1 La participation de la démocratie 63
3.3.2 La participation de l’emploi 64
3.3.3 La participation de l’enrichissement 66
3.3.4 La participation de l’employabilité 67
Conclusions
Références Bibliographiques
Annexe, table de matières de la thèse (en espagnol)