« Vivre libre ou mourir », revendiquent les libertaires ; « La liberté, pour quoi faire ? », leur rétorque Bernanos. Entre les deux, le libéralisme, les libéralités, le libertinage, la libre-pensée, le libertarianisme, circulent de droite à gauche, ou font le mur d'Est en Ouest... Lire la suite
Avec les contributions de Jean-Baptiste Baronian, Jean Blavier, Philippe Boulanger, Michel Brix, Philippe Cantraine, Antoine Compagnon, Luc Dellisse, Francis Delpérée, Séverine Denieul, Renaud Denuit, Wanne Devos, Laurent Folliot, Christopher Gérard, Caroline Glorie, Kevin Gony, André Guyaux, Corinne Hoex, Tomás Ibáñez, Armel Job, Jean Lacroix, Marlène Laruelle, Alain Laurent, Philippe Lekeuche, Françoise Levie, Colette Nys-Mazure, Frédéric Saenen, Jean-Loup Seban, Rémi Soulié, Louise Van Brabant, Tanguy de Wilde d'Estmael
« Vivre libre ou mourir », revendiquent les libertaires ; « La liberté, pour quoi faire ? », leur rétorque Bernanos. Entre les deux, le libéralisme, les libéralités, le libertinage, la libre-pensée, le libertarianisme, circulent de droite à gauche, ou font le mur d'Est en Ouest. Depuis qu’après-guerre une partie du monde s’est affirmée « libre », jamais qualificatif n’a autant
fait florès, quitte à perdre de sa puissance signifiante. Libre, on peut l’être comme l’air, ou juste dans sa tête. On peut hurler : « Je ne suis pas un numéro, je suis un homme libre ». On peut même remplacer la fin par « une femme libre ». L’amour le fut tout un temps du côté de Woodstock, les échanges commerciaux tentent de le demeurer en faisant fi des conflits et des visions du monde antagonistes, l’accès à certains lieux publics est garanti tel au prorata de dispositifs de sécurité qu’une telle ouverture induit. Au pluriel, les libertés deviennent « fondamentales », indiscutables, illimitées. Or plus elles abondent, plus elles semblent vouées à être « bafouées », et condamnées à être surveillées, redéfinies, limitées. Il semble donc plus que jamais temps d’écrire les noms des libertés, fût-ce à la lumière d’une éclipse…