Écrivain prolifique du XIIIe siècle, Robert de Blois a composé deux œuvres romanesques mettant en scène les valeurs morales et sociales à la mode dans l’aristocratie courtoise de son temps.
À Biaudouz, il confère un rôle très particulier : il conçoit ce roman arthurien comme l’écrin chargé de présenter l’ensemble de ses compositions (le Roman de Floris et de Lyriopé, ses traités d’éducation de la noblesse comme L’Ensoignement des Princes et Le Chastoiement des Dames ainsi que des poésies religieuses et des chansons d’amour), puisque, dans le ms. Paris, BnF, fr. 24.301, unique copie de Biaudouz, il insère tous ces écrits dans la longue séance d’instruction que la mère du héros dispense à son fils au début du récit.
L’œuvre, néanmoins, vaut par elle-même comme l’ont pertinemment compris ses éditeurs précédents, Jacob Ulrich et Gisèle Andrée Lamarque. Elle développe des vues originales et comporte des réminiscences romanesques intéressantes héritées du Bel inconnu de Renaut de Beaujeu, de Meriadeuc ou des romans de Chrétien de Troyes et, à ce titre, mérite d’être reconsidérée sur le plan philologique et traduite dans une langue accessible aux lecteurs d’aujourd’hui.