Cet ouvrage aborde l'enjeu de la traduction en sciences sociales à partir d’un sujet d’actualité, celui de la citoyenneté. Lire la suite
Le choix de ce thème, traité lors d'un colloque organisé en octobre 2012 par l’Institut français
du Proche-Orient et la revue Transeuropéennes à Amman, résonnait alors de part et d’autre de la Méditerranée de façon paradoxale : il faisait écho d’un côté à l’espoir surgi des soulèvements populaires dans un grand nombre de pays arabes depuis 2011, de l’autre à la crise du projet politique européen dans plusieurs pays de l’Union européenne.
Comment, dans ce contexte, penser la circulation d’une notion qui, souvent, semble aller de soi dans le cadre des processus de démocratisation, alors même que l’histoire révèle des généalogies différentes selon les pays, les circonstances de la construction de l’État, du système politique, de l’entité nationale. La traduction se pense ici dans le double sens de circulation des idées et de traduction des mots.
Un travail de réflexion autour de la traduction, de ses difficultés, de ses défis et de ses enjeux a été réalisé à partir de quelques-unes des contributions au colloque. Les sept textes présentés ici, rédigés en français, en arabe ou en anglais, ont fait l’objet d’une traduction vers l’une des deux autres langues. Simultanément, les principales notions mobilisées dans chaque article et les difficultés éventuelles soulevées lors du passage dans une autre langue – porteuse d’une autre histoire – étaient repérées et discutées.
Ce travail vise ainsi à mettre en évidence la diversité des constructions historiques de l’idée de citoyenneté, variables selon les conceptions du politique, les trajectoires nationales et les expériences étatiques. Il s’agit d’autre part, et en même temps, d’interroger les mots utilisés dans différentes langues et les effets du passage d’une langue à une autre.
Table des matières
7 Aux champs, à l'atelier et à la mine. Une introduction
Fabien Knittel, Nadège Mariotti et Pascal Raggi
Partie I – Le travail aux champs
15 Les paysans-ouvriers face aux machines dans la Pologne communiste
Jérôme Bazin
31 Quand le monde de l'industrie investit les champs : les fermes des
compagnies minières, XIXe-XXe
siècles
Marie-Christine Allart
Partie II – Le travail en atelier
49 Les ateliers de confection de paillons de bouteilles dans le département des
Landes. Résistances et permanences d’une industrie (1870-1950)
Emmanuel Plat
69 Abandonner le travail à la main ? Les ateliers de tuilerie français au XIXe
siècle, une production locale face à la mécanisation
Cyril Lacheze
85 Poteries de terre et boutons de nacre. Artisanat et pluriactivité dans le
village de Favières (Meurthe-et-Moselle), de la fin du XVIIIe au début du XXe
siècle
Jean-Pierre Legendre
105 Il com(pro)messo fiorentino, ou la bottega comme espace de négociations. Les
ateliers privés de marqueterie de pierres à Florence de 1825 aux années 1930
Lola Cindrić
Partie III – Le travail à la mine
121 La longue durée d’un métier temporaire : travail à la mine et pluriactivité
en Sardaigne (XIXe
-XXe
siècle)
Francesca Sanna
147 Les « Gueules Rouges » du Luberon. La mine d’ocre, source de mutations du
champs à la ville (fin XIXe
-fin XXe
siècle)
Romain Gardi
169 Propos conclusifs. Entretien avec Xavier VIGNA
Fabien Knittel, Nadège Mariotti et Pascal Raggi
177 Notices biographiques