Bien plus qu’une simple addition insignifiante, le surcroît s’inscrit sur les lieux d’une soustraction : ajout incalculable, il ouvre un espace et introduit du souffle. Gardant ses racines dans l’excès inatteignable du réel, il s’ancre dans un acte subjectif qui accorde existence à une chance. En deçà et au-delà de l’événement — surgissement, traumatisme, effraction, béance — le surcroît est puissance originaire de l’excès intime, exposition affirmative d’un motif improbable, déploiement du possible en un point antérieurement réputé impossible, et encore, déclaration intempestive d’une vérité qu’aucun savoir n’épuise. La fabrication d’un tel supplément ne peut avoir lieu que selon des voies singulières, propres à chaque champ d’exercice. À chacun ses moyens ! L'ouvrage, reprenant les contributions des journées organisées à Namur les 19 et 20 mai 2006 et inscrites dans le cadre du Réseau Thématique Européen Inter-Universitaire “Cliniques de la Création”, en explore quelques modalités, dans les espaces de la clinique, de l’écriture, de la peinture, de la sculpture et de la poésie. De la mise en résonance de ces moyens singuliers, se dégage un éclairage réciproque de l’acte tel qu’il se pose en ces diverses occurrences maintenues dans leurs différences.