De fer et de feu... est le catalogue de l'exposition organisée par la Fondation wallonne, à l'occasion de son vingtième anniversaire, au Parlement wallon (Namur), du 19 au 29 février 2008.
Dans la conscience collective suédoise contemporaine, le souvenir de l'émigration wallonne du XVIIe siècle est encore très présent. Personne n'ignore le phénomène et toute une série de faits sociaux (organisation sociale poussée, musique populaire, folklore, etc.à sont réputés "wallons". En fait, les migrants wallons qui quittent nos contrées aux environs de 1600 pour aller s'établir - d'abord temporairement... - en Suède, sont au départ des artisans spécialisés dans les métiers du fer (charbonniers, marteleurs, etc.) et recrutés principalement par un financier liégeois, Louis de Geer, qui cherche alors à internationaliser ses affaires à travers tout l'Europe. C'est ausi l'époque où la couronne suédoise cherche à valoriser son domaine et loue à ferme des installations métallurgiques dont elle veut améliorer la gestion. C'est dans ce contexte que de Geer investit en Suède et où, conscient du savoir-faire technique de ses compatriotes, il organise un mouvement de migration de main-d'oeuvre, la seule méthode connue à l'époque pour organiser un transfert de technologies ! Ces artisans, probablement au nombre de 2000 environ, s'isntallèrent natomment dans de vastes complexes de forges (Leufsta, Forsmark, Österby, etc.), où, relativement isolés des autochtones, fiers de leur origine et, surtout, jaloux de leur savoir-faire technique, ils cherchèrent à conserver au moins pour une part, leur identité "wallonnes".
Or, pour diverses raisons qu'il n'est pas nécessaire d'expliciter ici, la métallurgie suédoise a continuer à utiliser l'antique méthode wallonne de production jusqu'au XXe siècle. Les communautés de forges wallonnes ont donc survécu jusque l'Entre-deux-guerres et, avec elles, la conscience d'un héritage, réel ou supposé, spécifiquement wallon. C'est qu'au moment où la social-démocratie tendait à s'imposer, elle a récupéré le "modèle" d'organisation sociale des forges en vue de légitimer son projet socio-politique. Petite enquête sur nos cousins scandinaves...
7 Le merveilleux voyage des forgerons wallons à travers la Suède
7 A. De la « Wallonie » à la Suède : exporter un savoir-faire
8 B. De la Suède à la Wallonie : importer le mythe…
9 Louis de Geer (1587-1652) : l'invention d’un nouveau capitalisme
11 Des forgerons « wallons » pour la Suède
11 A. Contrôler la commercialisation : une affaire de famille
12 B. Les migrants
13 La plus ancienne forge « wallonne » conservée : Österbybruk
13 A. La méthode wallonne en Wallonie…
13 B. … Et en Suède
17 Un grand complexe intégré « wallon » : le « bruk » de Forsmark
19 Un site « wallon » mémorial : Leufsta
21 Et du côté wallon ? Quelques sites majeurs du patrimoine industriel
25 Le mythe des Wallons de Suède : de l’histoire à la mémoire
25 A. Au-delà du mythe : un substrat historique solide
27 B. On ne prête qu’aux riches
28 C. Juste retour des choses : de l’histoire à la mémoire
29 Table des matières