Les inventaires de la chartreuse de Glandier 1790-1791

Mais en 1790, les officiers municipaux de la commune de Beyssac viennent procéder à l'inventaire de ses biens. L’inventaire dure du 25 mai au 5 juin 1790, puis ils reviennent du 11 au 23 janvier 1791 faire un nouvel inventaire et poser les scellés, puis le 17 mai 1791 faire celui de la bibliothèque. Si le chartrier a disparu, ces inventaires ont survécu et sont conservés aux archives de la Corrèze à Tulle (Q 149). Ils sont intégralement publiés ici et nous donnent, dans le détail, le cadre de vie de la douzaine de religieux qui composait alors la communauté. Les commissaires ont décrit objet par objet tout ce qui se trouvait dans les cellules des frères, mais aussi dans les parties communes, dans la pharmacie même, dont ils détaillent le contenu de chaque bocal, dans la chapelle, la boulangerie, la forge le moulin… Et lors de la pose des scellés en 1791 ils se sont également rendus dans les obédiences de la chartreuse, dans les villages voisins. On retiendra aussi l’inventaire de la bibliothèque, un des rares inventaires de bibliothèques limousines à l’époque moderne et le seul connu pour le Bas-Limousin. Si les manuscrits en sont quasiment absents, il ne décrit pas moins près de 400 titres, auxquels s’ajoutent une
centaine de livres en tas, non décrits et autant qui étaient conservés pour leur usage par les frères dans leurs cellules, relevés lors des précédents inventaire. En 1860, les chartreux rachètent ce qui restait de leur maison, reconstruisant une partie des bâtiments, qu’ils doivent abandonner en 1901… Le centre médico-hospitalier installé à leur place ferme en 2020 et le 11 mars 2021 l’ensemble du domaine est cédé à un négociant bordelais. Ces inventaires restent le seul témoin de
la vie passée de la chartreuse.