La coexistence pacifique ou enchaînée des deux langues haïtiennes, le créole et le français, pose problème depuis fort longtemps. Lees verder
La coexistence pacifique ou enchaînée des deux langues haïtiennes, le
créole et le français, pose problème depuis fort longtemps. Qu'il s'agisse de préjugés issus de la période coloniale, qui stigmatisent et dévalorisent
encore le créole, ou de clichés de survalorisation sociale du français, la
fameuse « question linguistique haïtienne » est le lieu de toutes les passions nationales. Dans le système éducatif en particulier, cette « question » est présente de manière aigue, contradictoire, voire conflictuelle.
Pour la première fois depuis la promulgation de la Constitution de 1987, des linguistes abordent de front, dans un ouvrage collectif, l'épineuse
problématique linguistique haïtienne de manière innovante et proposent
des pistes consensuelles de solution aux problèmes analysés.
Honorant la Francocréolophonie haïtienne réputée pour sa culture et sa
littérature, ils plaident en faveur de la « convergence linguistique » en terre haïtienne, convergence qu'ils apparient à une claire et forte vision du bilinguisme de l'équité des droits linguistiques dans le contexte où, après le séisme du 12 janvier 2010, il est urgent de repenser et de refonder à la fois l'École et l'Université d'Haïti. Longtemps différée, l'entrée des 10 millions d'Haïtiens dans leur citoyenneté républicaine est d'abord, l'entrée dans la plénitude des langues qui nomment cette citoyenneté et cet être-au-monde que consigne l'Acte de l'Indépendance de 1804.
Cette édition publie l'intégralité de la version créole officielle de la
« KONSTITISYON REPIBLIK AYITI 1987 » parue dans Le Moniteur.