Les révolutions dans le monde arabe n'ont pas seulement ébranlé ou mis à bas des régimes réputés inamovibles. Leurs ondes de choc ont aussi bouleversé les relations des pays arabes avec les autres États du monde. C’est cette question fondamentale et pourtant
peu explorée qu’aborde ce livre sur les répercussions des révolutions arabes à l’échelle
régionale et internationale, à travers les exemples de la Turquie, de l’Iran, de la Russie,
d’Israël et de la Chine. Chacun des chapitres de la première partie offre ainsi un regard
décentré sur les processus révolutionnaires encore à l’oeuvre.
La deuxième partie du livre permet un tout autre décentrement. En se concentrant sur
les médias et sur la scène artistique, c’est une profonde reformulation des discours et des
pratiques politiques que les contributeurs à cet ouvrage mettent au jour. Et ce, pour des
questions aussi centrales que les pratiques de l’islam, les capacités d’engagement, et à
l’inverse la perpétuation des logiques d’obéissance.
Ce livre explore enfin, en son dernier volet, les transformations sociales et spatiales
sur lesquelles les révolutions ont jeté une lumière nouvelle : comment la politique de
libéralisation menée par le régime d’al-Assad a contribué à l’éclatement de la violence en
Syrie ; comment les migrations de travailleurs au Maghreb, au Proche-Orient et dans le
Golfe ont influé sur la transformation des régimes arabes ; comment, en dernier lieu, les
révolutions ont changé le rapport des Égyptiens à l’espace public et des Libyens à leur
territoire.