Récemment se sont multipliés les rapports, documents ou recommandations relatifs à l'éthique du numérique : le gouvernement anglais ne songe-t-il pas ainsi à créer une « Data Authority », en charge du contrôle éthique des applications de l’intelligence artificielle. Lire la suite
Cette profusion de textes et d'initiatives atteste d’une perte de repères et de maîtrise du développement d’une technologie toujours plus puissante mais également au fonctionnement de plus en plus opaque y compris par ceux qui l’utilisent. L’intelligence ambiante et artificielle conduit de plus en plus nos destinées humaines et l’avenir de nos sociétés. La gouvernance des sociétés change de mains au profit des géants du Net. En même temps que la parole se libère, elle devient parfois haineuse, fausse et nous manipule. Quel peut dès lors être le rôle de l’éthique face à cette réalité et comment éviter que l’invocation à cette dimension ne devienne un alibi ? En quoi, les vertus prônées par cette dernière : l’autonomie, la dignité, la justice sociale et relayées par les droits de l’homme peuvent-elles nous aider à retrouver une certaine maîtrise collective et individuelle d’une technologie aux développements imprévisibles ? L’éthique n’at-elle pas à exiger que la technologie soit au service de l’homme, de ses libertés individuelles et publiques, de sa dignité et de nos démocraties ? Elle a à le faire non seulement en rappelant des principes mais surtout, très pragmatiquement, en veillant au coeur de nos entreprises, de nos administrations à introduire cette préoccupation. Au-delà, l’appel éthique renvoie à un devoir de l’État à la fois d’éduquer chacun à cette dimension critique et de créer des lieux où se discutent les enjeux et les développements de la technologie.
REMERCIEMENTS
LIMINAIRE
PARTIE 1 — UN ÉTAT DES LIEUX DE L'INNOVATION TECHNOLOGIQUE ET DES RISQUES ENCOURUS PAR L’HOMME ET LA SOCIÉTÉ
SECTION 1 — UN ÉTAT DES LIEUX DE L’INNOVATION TECHNOLOGIQUE
I. De l’infrastructure et des terminaux
II. Du stockage aux applications
III. Les acteurs
SECTION 2 — D’UNE SOCIÉTÉ DU RISQUE AUX RISQUES ENCOURUS DU FAIT DU NUMÉRIQUE ET DU RÔLE AMBIGU DE CE DERNIER
I. L’ambivalence du numérique pour les entreprises, les organisations et les États : des risques créés par la technologie et de la technologie comme réponse « puissante » aux risques
A. De la technologie comme facteur de risque mais aussi comme réponse au risque — le rôle du droit
B. De la technologie comme remède à l’insécurité pour les États et les entreprises ?
II. De l’ambivalence du citoyen vis-à-vis du numérique
A. Considérations générales
B. Nos libertés dans la société de l’information
CONCLUSIONS DE LA PARTIE 1
PARTIE 2 — ÉTHIQUE, DROIT ET TIC : UN MARIAGE DIFFICILE
SECTION 1 — QUELLES VALEURS ÉTHIQUES À L’ÉPREUVE DU NUMÉRIQUE ?
I. De la bioéthique à l’éthique du numérique
II. De quatre principes éthiques universels et de leur traduction comme droits de l’homme
A. La dignité
B. L’autonomie ou la « capacité de forger son identité »
C. La solidarité et la justice sociale
D. L’apport bénéfique et non malfaisant des technologies
CONCLUSIONS DE LA SECTION 1
SECTION 2 — LE NUMÉRIQUE :DE LA RÉPONSE ÉTHIQUE À CELLE DU DROIT
I. La dignité
II. L’autonomie ou plutôt le self-development
A. La transparence — premier principe du RGPD
B. Le consentement, principe essentiel de la légitimité des traitements
C. La sécurité des traitements — un élément déterminant de la confiance dans le fonctionnement de notre société de l’information
III. Solidarité et justice sociale
A. Considérations de base : les vulnérabilités humaines, le droit et le numérique
B. De quelques applications
IV. Beneficent (do good) and not maleficent (do not harm) technology
A. La condamnation des technologies « malfaisantes »
B. Le principe de l’ethical value by design
C. D’une analyse micro à une analyse macro : de l’intérêt d’une éthique appliquée et des difficultés de sa mise en place
D. Du droit de l’environnement comme modèle ? Le principe de prudence
CONCLUSIONS
BIBLIOGRAPHIE SOMMAIRE