À travers la construction de l'objet sociologique "ingénieur", cet ouvrage vise à apporter un éclairage sur la manière dont se sont recomposées les enjeux politiques, économiques et sociaux dans le contexte de libéralisation économique du Maghreb des années 1990-2000. Lire la suite
À travers la construction de l'objet sociologique « ingénieur », cet ouvrage vise à apporter un éclairage sur la manière dont se sont recomposées les enjeux politiques, économiques et sociaux dans le contexte de libéralisation économique du Maghreb des années 1990-2000. Prenant pour point de départ la naissance du corps moderne des ingénieurs pendant la période coloniale, il s’est agi d’analyser comment, après l’indépendance des États du Maghreb, les ingénieurs sont passés du statut de grands commis du secteur public au service de la construction d’un projet de développement national impulsé par l’État à celui de cadres moyens ou supérieurs se présentant sur un marché du travail de plus en plus ouvert.
Ce processus, inscrit dans le cadre d’une dualisation du système de formation, est apparu lui-même lié à la massification de l’enseignement supérieur et aux transformations économiques et sociales générées par l’application, à partir du milieu des années 1980, des plans d’ajustement structurel du FMI, synonymes d’élargissement progressif du secteur privé et d’ouverture à l’économie mondiale.
Introduction
Chapitre I.
La genèse d'une figure technique moderne au Maghreb : l'ingénieur colonial
De l’ingénieur réformateur à l’ingénieur colonial
L’agronome : un ingénieur pris dans les contradictions de la société coloniale
Chapitre II.
La formation des ingénieurs de l’indépendance entre « élitisme » et « massification » ?
Une politique volontariste de formation scientifique et technique
Le développement et la diversification des formations initiales (1969-1990)
Le cas des formations d’ingénieurs agronomes
La montée en puissance des ingénieurs formés en Tunisie : un produit de la tunisification et de la massification de l’enseignement supérieur
Le modèle de formation des ingénieurs tunisiens : prégnance du modèle français et pérennisation de la dualisation
Chapitre III.
De l’école au marché du travail : la fin de l’emploi public
Le crépuscule de l’ingénieur d’État
Emploi et chômage des ingénieurs tunisiens dans les années 2000
Chapitre IV.
Les ingénieurs marocains et tunisiens issus des grandes écoles françaises : une élite mondialisée ?
La formation initiale des ingénieurs issus des grandes écoles : la permanence d’une logique bi-nationale
Des élites nationales sédentaires : les ingénieurs marocains et tunisiens issus des grandes écoles de 1970 au milieu des années 1980
Les dynamiques de l’expatriation et de l’internationalisation dans les années 1990 et 2000
Mondialisation et retour des ingénieurs diplômés
Les ingénieurs marocains et tunisiens des grandes écoles : des « élites de peu » ?
Chapitre V.
Bilan et perspectives de recherche
Genre et profession d’ingénieur au Maghreb
Quels ingénieurs pour quelles entreprises ?
L’idéologie des ingénieurs : éthique religieuse et esprit du libéralisme
Pour ne pas conclure : Des organisations professionnelles d’ingénieurs pour quoi faire ?
Retour sur la notion de corporatisme
Bibliographie
Table des illustrations