Après une remarquable étude du monde des affaires et de notre histoire coloniale à travers l'aventure de la Banque Lambert, et une biographie de l’homme d’État libéral, Paul Hymans, qui correspond foncièrement à ses options politiques et morales, Paul-F. Smets évoque ici les vies interrompues de deux créateurs protéiformes Lire la suite
et leurs rêves perdus d'Europe culturelle.
Avec Émile et Stefan, leurs destins croisés, leurs voix qui se répondent, l’auteur nous fait partager leurs espérances belges et européennes, comme sa conviction de la nécessité de développer une culture européenne humaniste.
Émile Verhaeren et Stefan Zweig n’appartiennent pas à la même génération.
Leur amitié n’alla pas jusqu’à l’intime, elle se fracassa sur la Première Guerre mondiale. Tous deux appartiennent à ce Monde d’hier qui s’effondre en août 1914, et dont Zweig écrira le chant du cygne. Tous deux meurent tragiquement, anéantis par le retour de la barbarie qui scelle le XXe siècle.
Fils et barde d’un pays complexe résistant aux simplifications identitaires, Verhaeren affirma à la fois cette spécificité étrangère aux États-nations et la nécessité d’une Europe des peuples fondée sur leur fraternité et sur son préalable, la justice sociale.
Enfant d’un empire plurinational, d’esprit cosmopolite, Zweig ne pouvait que honnir et dénoncer l’aveuglement des nationalismes raciaux.
C’est à une sorte de chambre d’écho que nous invite Paul-F. Smets en faisant revivre ces deux destins. Il le fait à travers une narration privilégiant les séquences courtes. C’est de la sorte qu’il restitue ces vies croisées du XXe siècle dont les deux conflits mondiaux ont définitivement écrasé les rêves.
AVIS AU LECTEUR
PROLOGUE
Le terrain n'est pas vierge
Coup de tête, coup de coeur
CHAPITRE I — STEFAN ZWEIG : L'EUROPÉEN
Une bouteille à la mer
Zweigmania ?
CHAPITRE II — VERHAEREN : LE POÈTE ÉTENDARD
Les lieux du poète
Écrivain d'art, critique d’art
Les Flamandes
Les Pâques rouges de l’âme nouvelle
Bourreau de soi-même
Trilogie noire, torture savante
La convalescence
Le Miracle : Marthe Massin, peintre
CHAPITRE III — GERMANITÉ ET CONSCIENCE SOCIALE DE VERHAEREN
Voyages, auteurs et revues
Zweig apparaît sur le chemin
La synthèse des contrastes de la race belge
Salons, chroniques et une diatribe
Social et Socialiste
Maria Van Rysselberghe : L’histoire d’un court moment
Le Poète de la Ville
L’Ermitage du Caillou-Qui-Bique
Les Visages de la Vie : prélude vitaliste
Le Cloître : le suicide moral de Dom Balthazar
CHAPITRE IV — VERHAEREN AU COEUR DE L’INTERNATIONALISME
Un hasard bienfaisant : la rencontre avec Stefan Zweig
Les racines d’un réseau
De Paris à Saint-Cloud
Le Fleuve Vitaliste
L’Europe
Les lettres françaises de Belgique
De très riches moments
Nationalisme et pensée nationale
La fin des drames inégaux
Toute la Flandre
Deux Rencontres, Deux Affinités
CHAPITRE V — ÉMERGENCE DE STEFAN ZWEIG
Vienne le 28 novembre 1881
La quête de la nouveauté à Berlin
Nomade, Inquiet et Fécond
Coups de Foudre
CHAPITRE VI — ILLUSIONS ET DÉSILLUSIONS DE VERHAEREN
Verhaeren en Allemagne
Verhaeren en Russie
La Guerre écrase le Rêve européen
Verhaeren en Angleterre
CHAPITRE VII — DE LA GUERRE DES ESPRITS AU PACIFISME EUROPÉEN
Les Ailes rouges de la Guerre
CHAPITRE VIII — LA MORT DU POÈTE
La Gare de Rouen
Les Civilités immédiates
Requiem Pour Un Ami
Coups d’oeil dans le Rétroviseur
CHAPITRE IX — STEFAN ZWEIG, CHRONIQUEUR DE SON TEMPS
Balises personnelles
Paix apparente, tranquillité durable
Le Musée de Cire
CHAPITRE X — LA FOI EUROPÉENNE
Tout est possible dans l’union
Les Chemins de la Catastrophe
Sigmund Freud
CHAPITRE XI — LA FIN DES RÊVES
Derniers sursauts
La Liquidation de l’Europe
CHAPITRE XII — VIE INTERROMPUE
La descente aux enfers
Lectures d’un acte désespéré
Des vies après la mort
CHAPITRE XIII — IN MEMORIAM
Émile et Stefan
ÉPILOGUE
Des pierres toujours nouvelles
L’aurore et l’incendie
BIBLIOGRAPHIE SÉLECTIVE