L'acte de raconter a cessé d'être un acte culturel évident. De nombreux romanciers contemporains ont tenté de s'affranchir des formes narratives traditionnelles et ont brouillé, dans certains cas, les critères distinctifs qui permettent de séparer les genres littéraires. Quant à l'histoire, éprise de scientificité et de positivité technique, il n'est plus assuré qu'elle appartienne encore, dans la pensée de ceux qui la pratiquent, au monde des " lettres ". À l'inverse, la philosophie, la linguistique et d'autres sciences de l'homme ont manifesté un intérêt grandissant pour l'acte narratif, lequel semble d'ailleurs répondre à une exigence spirituelle indéracinable. Des attentes et des interrogations diverses lui sont dès lors explicitement adressées. Ce livre s'en fait l'écho. Il est le résultat d'un colloque organisé aux Facultés universitaires Saint-Louis en avril 1984 en collaboration avec les principales universités francophones de Belgique et dont les contributions contiennent à la fois un " état de la question " et le noyau de nouvelles hypothèses et de nouveaux approfondissements.