Compte tenu de la structuration de l'ordre global et de l’affaiblissement des États des nations pauvres, les dynamiques de construction d’un modèle de développement intégrateur doivent nécessairement se mettre en place au niveau local. Toutefois, vu que ce dernier ne constitue pas le lieu naturel du processus de transformation socioéconomique méliorative, les acteurs locaux sont alors amenés à produire un ordre local de mouvement social susceptible de les réunir, de les associer, de les encadrer et de les orienter dans leur quête de développement. Il est néanmoins évident que cet ordre local de mouvement social, outre la simple association des individus concernés, suppose une autre condition. Celle-ci n’est autre que la mise en oeuvre d’un dispositif d’apprentissage organisationnel, c’est-à-dire un mécanisme de fabrication collective de savoirs, de savoir-faire et de savoir être au sein d’une structure organisée. Ainsi, ce processus d’apprentissage collectif s’effectuant dans l’organisation locale, en tant qu’instrument d’identification, de définition, de coordination et de régulation des préférences collectives et de mobilisation des stratégies économique, socio-culturelle et politique innovantes des acteurs locaux, constitue la condition de possibilité principale pour la dynamique de construction du développement local ou d’un nouvel ordre territorial. Cette thèse montre donc pourquoi et comment des paysans d’une localité haïtienne, Belle-Fontaine, s’organisent, mettent en place, avec l’appui de certaines organisations non gouvernementales, un dispositif d’apprentissage collectif et participent à la construction d’un modèle spécifique de développement territorial.
INTRODUCTION GÉNÉRALE..............................................................................................13
I- Les hypothèses directrices de la recherche .......................................................................21