Du témoignage à la poésie, en passant par le roman, le théâtre et la grammaire de l'abjection, cet ouvrage tente de penser le corps parlé et le corps écrit en Syrie. Read More
Par écriture du corps, nous entendons les textes littéraires qui portent une attention particulière à la corporalité. Nous désignons également les mots que le corps articule sur une scène plus large, les gestes et les actes dans lesquels il s'engage, l’ensemble se dressant comme un texte à interpréter et réinterpréter sans cesse. Mais écrire le corps dans le contexte sanglant de la guerre en Syrie, c’est aussi se heurter à l’indicible de la catastrophe qui blesse le langage. C’est se mettre alors en quête d’un reste, d’un échappé, d’un presque rien qui, tout en relevant du corps meurtri, se refuse à la nihilisation de l’expérience du monde : des hommes et des femmes sont encore là pour lui opposer leurs mots qui oeuvrent, inventant ainsi de nouvelles manières d’exprimer l’ineffable.
En guise d'introduction, par Emma Aubin-Boltanski et Nibras Chehayed
Croire encore à l'idée du monde, par Emma Aubin-Boltanski
Envoyer un message « à tous ceux qui l'entendraient »
Témoigner pour le monde
Distinguée par le monde
Un corps genré face au monde
Articuler les mondes
Conclusion
De la dignité et de la reconnaissance qui ne vient pas, par Nisrine Al-Zahre
Raconter l’horreur sous les projecteurs
Un corps qui se purifie sans cesse des souillures de l’abject
Ce qu’on dit, ce qu’on ne dit pas
La dignité, entre l’universel et le particulier
La dignité en tant que conscience particulière et non pas universelle
La dignité est la force du désespoir
L’image du corps dans le théâtre syrien contemporain, par Abdullah Alkafri
La structure des pièces choisies
Le corps, un thème rassembleur et récurrent
La domination et le père
Briser le tabou
La mort
Le corps syrien, témoin du « rien » et du « presque rien », par Catherine Coquio
Le presque rien et le rien
Le sens disparu, le tatouage et la « perte de mémoire »
« Le corps syrien, nourriture du néant » : d’une découverte et d’un rêve
Feux croisés : le « jeu trouble » et la « mue vers la mort »
Les portes du néant : dire autre chose que la folie, séparer la vie et la mort :
La marcheuse : fiction, étrangéisation, disparition
19 femmes : « Nous avons ouvert une porte »
Vers un nihilisme olfactif, par Nibras Chehayed
Voyage vers un cimetière du nord
Décompositions
Un nihilisme olfactif
Le nez philosophique
Le mot refusé, par Golan Haji
Le sourire d’un crâne
Le bâtonnet et le cône
Les deux sorties
Au nom du corps, le secret, par Nibras Chehayed
Entre deux secrets
Le nihilisme, un dernier mot
« Pardon de ne pas vouloir dire »
Au nom du corps, le secret
Aveux
Auteur.e.s
Table des matières